Origine du culte de Notre-Dame d'Espérance:

Livret à imprimer pour déposer dans les églises

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« Ouvrez-vous à la prière afin que
 la prière soit un besoin pour vous.
»



"Je suis dans le
 Très Saint Rosaire"















Notre-Dame d'Espérance de Saint-Brieuc (5ème partie-Les épreuves)



<<1ERE PARTIE:  Origines


<<2EME PARTIE:  Le Couronnement


>>3EME PARTIE: Les trois guerres et les trois voeux

>>4EME PARTIE:  Pèlerinages, Action Sociale


Les épreuves

 


S'il connut de vraies et profondes joies; si l'oeuvre qu'il avait ébauchée dans un cri de confiance et d'amour marchait à pas de géant, l'abbé Prud'homme n'ignorait pas les épreuves qui scellent immanquablement les oeuvres providentielles. Il les accepta avec humilité et y fit front avec sérénité lorsqu'elles dressèrent des obstacles qu'il dut vaincre; il réclama la justice lorsque les intrigues ou la jalousie, s'en mêlant, l'accusèrent d'ambition et de fourberie.

Les yeux fixés sur l'Etoile aux multiples rayons qui somme les armoiries de l'Archiconfrérie, le héraut de la Vierge poursuivait sa route avec fermeté. Il laissera dans les archives officielles de l'œuvre cette note:
La charité et le respect dus au caractère des personnes à la tête de l'opposition manifestée depuis quelques années, à une oeuvre bénie de Dieu, et particulièrement à une cérémonie inaugurée  sous l'épiscopat de Mgr de la Romagère, qui l'a présidée deux fois, nous empêchent de les consigner ici...

Cependant, pour l'histoire, nous devons dire que malhabilement les conjurés profitèrent de la maladie et de l'état d'extrême faiblesse de Mgr Le Mée pour lui faire entériner leurs manoeuvres. Ils commencèrent leur stratégie au 31 mai 1858. A la demande du Directeur de l'Archiconfrérie, et d'accord avec Mgr Le Mée, Mgr de la Harlandière, venu pour l'ordination de la Trinité, avait accepté de présider ce Pardon. Il en fut détourné par les influences malveillantes  qui, insidieusement, lui laissèrent entendre que l'Evêque de Saint-Brieuc ne tenait pas à ce qu'il présidât cette cérémonie. Mgr de la Harlandière partit en ne cachant pas au chanoine Prud'homme les motifs qu'on avait fait valoir près du malade pour l'amener à changer ses dispositions.

Autour d'une maison de missionnaires établie en 1853 à l'ombre de la chapelle, et qui, cinq années plus tard, connut un recrutement difficile, une cabale se forma contre l'abbé Prud'homme, tout à fait étranger à cette fondation, et fit entendre ses doléances à l'Evêque qui dressa un blâme.

-Monseigneur, répondit l'accusé, le bon Dieu sait bien que de ma vie je n'ai éprouvé une peine semblable à celle que m'ont occasionnée les reproches que vous m'adressez.
«Je vois clairement qu'on m'a desservi près de vous et qu'on a dénaturé la droiture et la pureté de mes intentions. S'il m'avait été donné d'approcher votre Grandeur, j'eusse pu répondre aux imputations dont j'ai été l'objet; mais, pas une parole, pas un écrit ne m'ont fait connaître mes accusateurs.
»
«Je remets, Monseigneur, toute l'issue de cette affaire entre les mains de ND d'Espérance qui a bien voulu m'employer, tout indique que j'en suis, à une œuvre qui ne sera pas la moindre gloire de votre
épiscopat...
» P. PRUD'HOMME, chanoine 12 juillet 1858.

Quelques jours plus tard, Mgr Le Mée mourait et le Chapitre désigna le chanoine Prud'homme comme l'un des vicaires capitulaires. Près du nouvel évêque, Mgr Martial, les mêmes intrigues se renouvelèrent.

Le 29 avril 1859, à la veille du mois de Marie, il faisait tenir au chanoine Prud'homme cette note:
J'apprends par la voix publique que les exercices du mois de Marie se terminaient les années précédentes, dans ma ville épiscopale, beaucoup trop tard; que MM. les Ecclésiastiques et les pieux fidèles de Saint-Brieuc en éprouvaient quelque peine, y croyaient voir comme une occasion donnée à certains désordres regrettables. Je viens vous demander de tout régler à cet égard, de manière à faire finir les pieuses réunions quelques minutes avant 8 h. 1/2 durant la première quinzaine de mai, et quelques minutes avant 8 h. 3/4 dans les derniers jours du mois. GUILLAUME-ELISÉE

Le Directeur réunit le Conseil de la Congrégation et soumit respectueusement à l'Evêque ces pertinentes observations :
1) L'affluence constante des fidèles au mois de Marie de Notre-Dame d'Espérance depuis son établissement, les regrets souvent manifestés par ceux qui ne trouvaient plus de place peuvent aussi, et avec plus de raison peut-être, être considérés comme l'expression de la voix publique en faveur de Notre-Dame.

2) L'exercice pieux a toujours commencé de 7h1/2 à 8 h. et de 8 h1/2 à 9 h., ainsi que nous y étions autorisés par ordonnance épiscopale de 1852. Le mois de Marie ayant été établi, à Saint-Brieuc, par la congrégation des Hommes et la plus grande partie de ces hommes appartenant à la classe ouvrière, on ne peut commencer avant 7h1/2, mais 7h1/2 et 9 h. dans les mois de mai, sont relativement moins tard que 6h, 7h et 8h1/2 dans les mois de décembre et mars. Pourquoi donc ne réclame-t-on pas contre les sermons d'Avent et de Carême et l'heure à laquelle ils se font? C'est qu'on a reconnu, par expérience, l'impossibilité de réunir un auditoire à une autre heure et il en est de même partout et en tout temps. Nous n'avons pas, chaque soir, depuis 21 ans, tenu note de la minute à laquelle nous avons fini: nous le ferons cette année.

3) Quant à «certains désordres regrettables», nous défions d'articuler un fait qui mérite ce nom et qui se soit jamais produit dans la chapelle ND d'Espérance... son enceinte n'est pas si grande que l'œil ne puisse atteindre partout, elle est mieux éclairée qu'aucune autre église; chaque soir du mois de Marie, M. le Directeur surveille par lui-même et, de plus, un massier et un sergent de ville, s'y trouvent toujours; ils n'ont jamais eu rien à reprendre... de leur aveu, dans un office, même de jour; dans une autre église, à la messe de midi par exemple, il y aurait plus à reprendre que dans les 31 jours des mois de Marie à ND d'Espérance. «Il en résulte que, nulle part, on ne prie mieux, on ne se tient mieux qu'ici et que les prétendus désordres regrettables, ne sont que pures calomnies et l'effet d'une jalousie pharisaïque.» C'était péremptoire et net.

Faut-il noter les quelques incidents survenus autour de la procession, provoqués par les «pharisiens
» -le terme a été employé,- qui réussirent à circonvenir, encore une fois, Mgr Martial, ignorant des coutumes et des difficultés d'organisation d'un important cortège processionnel, tel celui du Pardon?

A quoi bon! Ils révèlent de bien petites misères vis-à-vis de bien grandes choses.

Mais l'Evêque sut voir juste et rendre à la manifestation une grande partie de la latitude «que la malveillance, disent les documents, avait momentanément réussi à lui faire enlever ».

Ce furent les dernières manifestations d'opposition. Depuis cette date, le pardon du 31 mai a toujours connu, de la part du clergé et des fidèles, le même élan de piété et de ferveur.


LISTE DES PRÊTRES
attachés au service de N.-D. d'Espérance depuis 1848

Directeurs :
PRUD'HOMME, Paul-Marie, fondateur
1848-1882
GUILLO LOHAN, Ludovic, 1882-1911
GADIOU, Jules, 1911-1941
PRUD'HOMME, François, 1941
Chapelains :
GUILLO LOHAN, Ludovic, directeur en 1882, 1863-1882.
COLLIN, Louis-Marie, 1873-1895.
GADIOU, Henri, avril-novembre 1890
GADIOU, Jules, directeur en 1911, 1892-1896.
HELLIO, Jean-Marie, 1896-1903.
DU BOIS DE LA VILLERABEL, Florent, 1901-1903.
JAMET, Edouard,1903-1925.
BOULBAIN, Mathurin,1908-1912
AMICEL, Auguste, 1912-1926
SCHYRGENS, Joseph,  1915-1919
HARSCOUET, Joseph, 1919-1930.
DU MESNIL, François, 1926-1928.
PRUD'HOMME, François, directeur en 1941, 1928-1941.
VAUGARNI, Victor, 1930-1945
LOUAISIL, Félix, 1944
Dombon, Yves, 1945-1946
DOMALAIN, Jean, 1946